Le sujet est controversé et loin d’être évident, mais selon la journaliste américaine Hanna Rosin, nous touchons à « la fin des hommes ».
Dites « bye-bye mon cowboy » à 200 000 années de domination masculine
et dites bonjour à la montagne de femmes qui vont prendre le relais.
Vous n’en êtes pas convaincus ? Moi non plus, mais sachez que le public
qui assistait récemment à un débat sur la question, The End of Men,
d’emblée dubitatif lui aussi, s’est surpris à changer d’idée. En
arrivant au chic Roy Thomson Hall à Toronto, les gens ont voté 84/16 en
faveur de la pertinence des hommes ; à la fin, ils n’étaient plus que
56/44 à le penser.
Cette domination féminine s’expliquerait du fait que les femmes, en plus de mieux réussir leurs études, sont mieux adaptées à la nouvelle économie de services qui exige des qualités « traditionnellement féminines » telles la communication, l’empathie, la patience et la solution aux problèmes de tous les jours. Selon Hanna Rosin, les femmes seront donc de plus en plus nécessaires, et les hommes, de moins en moins.
Pour sa part, la croustillante Maureen Dowd du New York Times, qui a elle-même publié Are Men Necessary ? en 2003, écrivait récemment : « Les hommes sont-ils nécessaires ? Non. Et je peux vous le prouver en huit mots. Rob Ford, Ted Cruz. Dick Cheney. Anthony Weiner. » Dowd en rajoutait samedi dernier en exposant le piteux état du chromosome Y, le grand architecte du sexe masculin, que le renommé biologiste James Page décrit comme un gars avachi dans son fauteuil, entouré de boîtes de pizza vides, incapable de prendre rendez-vous chez le médecin sans l’aide de sa blonde.
Vous l’ignoriez sans doute, mais il y a environ 200 à 300 millions d’années, « au moment où nous quittions la compagnie des oiseaux », le chromosome Y est tombé en crise : il s’est mis à perdre des gènes et ratatiner sur place. Même s’il s’est ressaisi depuis — il y a de ça 20 à 30 millions d’années, au moment où nous devenions des grands singes, juste à temps pour entreprendre sa longue carrière de « pilleur, ravisseur et conquérant » —, le dénommé Y, comparé au « plantureux X », n’est toujours pas beau à voir. Des biologistes spéculent d’ailleurs sur la disparition du chromosome Y d’ici 100 000 à 10 millions d’années. La raison est simple : Y est incapable de se régénérer lui-même, mais X, le chromosome associé au sexe féminin, oui. Ça s’appelle la parthénogenèse.
Quelqu’un pourrait-il svp en avertir le PQ et ses porte-voix ? Qu’on cesse de se déchirer la chemise en invoquant des « océans de sang » et en fantasmant sur le supposé totalitarisme qui nous guette. Bientôt (en termes astrophysiques, s’entend), l’égalité homme-femme sera une question non seulement révolue, mais inexistante.
Bouleversement sismique
Blague à part. Même si on peut trouver un brin utopique la vision d’un nouveau matriarcat (Rob Ford trône toujours à Toronto, après tout), un profond changement est certainement en train de se produire. Nous vivons l’équivalent d’un bouleversement sismique en ce qui concerne le rôle des femmes. Mieux encore que le phénomène Mélanie Joly, la bataille pour Toronto-Centre remportée lundi par la libérale Chrystia Freeland, mais drôlement bien disputée par la néodémocrate Linda McQuaig, toutes deux redoutables femmes de contenu, est un exemple de ce qui s’en vient. De plus en plus, les femmes quittent les seconds violons pour prendre une place beaucoup plus importante, jusqu’à occuper, comme dans ce cas, toute la place.
À mon avis, c’est précisément parce que les plaques tectoniques des genres sont en train de bouger sous nos pieds qu’on assiste, dans ce satané débat sur la Charte, à des divisions ô combien acrimonieuses. Les disciples de Djemila, toujours prompts à applaudir une vision apocalyptique du monde, ne voient que l’ordre ancien où les femmes sont des victimes, et les hommes, des bourreaux. Même confrontés à des femmes ayant pris leurs propres décisions (que ce soit par rapport au voile, à la prostitution ou à autre chose), ils sont incapables de le croire. L’idée que des femmes puissent exercer un libre arbitre ne leur rentre tout simplement pas dans la tête. Bien qu’il demeure troublant de voir une femme en niqab, il ne s’agit quand même pas d’un phénomène du même type s’il est dicté par en haut ou s’il procède d’un choix individuel. Être incapable de faire la différence, c’est perpétuer l’infantilisation des femmes, les condamner à toujours être perçues et traitées comme des idiotes. Bref, c’est faire la job du patriarcat à sa place.
Nous sommes aujourd’hui à un point de non-retour en ce qui concerne les femmes : ou nous regardons derrière, ressassant sans cesse les mêmes vieilles embûches, ou nous regardons devant, en faisant confiance aux femmes et aux changements dont nous sommes nous-mêmes responsables.
Cette domination féminine s’expliquerait du fait que les femmes, en plus de mieux réussir leurs études, sont mieux adaptées à la nouvelle économie de services qui exige des qualités « traditionnellement féminines » telles la communication, l’empathie, la patience et la solution aux problèmes de tous les jours. Selon Hanna Rosin, les femmes seront donc de plus en plus nécessaires, et les hommes, de moins en moins.
Pour sa part, la croustillante Maureen Dowd du New York Times, qui a elle-même publié Are Men Necessary ? en 2003, écrivait récemment : « Les hommes sont-ils nécessaires ? Non. Et je peux vous le prouver en huit mots. Rob Ford, Ted Cruz. Dick Cheney. Anthony Weiner. » Dowd en rajoutait samedi dernier en exposant le piteux état du chromosome Y, le grand architecte du sexe masculin, que le renommé biologiste James Page décrit comme un gars avachi dans son fauteuil, entouré de boîtes de pizza vides, incapable de prendre rendez-vous chez le médecin sans l’aide de sa blonde.
Vous l’ignoriez sans doute, mais il y a environ 200 à 300 millions d’années, « au moment où nous quittions la compagnie des oiseaux », le chromosome Y est tombé en crise : il s’est mis à perdre des gènes et ratatiner sur place. Même s’il s’est ressaisi depuis — il y a de ça 20 à 30 millions d’années, au moment où nous devenions des grands singes, juste à temps pour entreprendre sa longue carrière de « pilleur, ravisseur et conquérant » —, le dénommé Y, comparé au « plantureux X », n’est toujours pas beau à voir. Des biologistes spéculent d’ailleurs sur la disparition du chromosome Y d’ici 100 000 à 10 millions d’années. La raison est simple : Y est incapable de se régénérer lui-même, mais X, le chromosome associé au sexe féminin, oui. Ça s’appelle la parthénogenèse.
Quelqu’un pourrait-il svp en avertir le PQ et ses porte-voix ? Qu’on cesse de se déchirer la chemise en invoquant des « océans de sang » et en fantasmant sur le supposé totalitarisme qui nous guette. Bientôt (en termes astrophysiques, s’entend), l’égalité homme-femme sera une question non seulement révolue, mais inexistante.
Bouleversement sismique
Blague à part. Même si on peut trouver un brin utopique la vision d’un nouveau matriarcat (Rob Ford trône toujours à Toronto, après tout), un profond changement est certainement en train de se produire. Nous vivons l’équivalent d’un bouleversement sismique en ce qui concerne le rôle des femmes. Mieux encore que le phénomène Mélanie Joly, la bataille pour Toronto-Centre remportée lundi par la libérale Chrystia Freeland, mais drôlement bien disputée par la néodémocrate Linda McQuaig, toutes deux redoutables femmes de contenu, est un exemple de ce qui s’en vient. De plus en plus, les femmes quittent les seconds violons pour prendre une place beaucoup plus importante, jusqu’à occuper, comme dans ce cas, toute la place.
À mon avis, c’est précisément parce que les plaques tectoniques des genres sont en train de bouger sous nos pieds qu’on assiste, dans ce satané débat sur la Charte, à des divisions ô combien acrimonieuses. Les disciples de Djemila, toujours prompts à applaudir une vision apocalyptique du monde, ne voient que l’ordre ancien où les femmes sont des victimes, et les hommes, des bourreaux. Même confrontés à des femmes ayant pris leurs propres décisions (que ce soit par rapport au voile, à la prostitution ou à autre chose), ils sont incapables de le croire. L’idée que des femmes puissent exercer un libre arbitre ne leur rentre tout simplement pas dans la tête. Bien qu’il demeure troublant de voir une femme en niqab, il ne s’agit quand même pas d’un phénomène du même type s’il est dicté par en haut ou s’il procède d’un choix individuel. Être incapable de faire la différence, c’est perpétuer l’infantilisation des femmes, les condamner à toujours être perçues et traitées comme des idiotes. Bref, c’est faire la job du patriarcat à sa place.
Nous sommes aujourd’hui à un point de non-retour en ce qui concerne les femmes : ou nous regardons derrière, ressassant sans cesse les mêmes vieilles embûches, ou nous regardons devant, en faisant confiance aux femmes et aux changements dont nous sommes nous-mêmes responsables.
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