Malgré tous
les commentaires générés par l'affaire "728" pas un, du moins que j’ai
lu, qui parle du fait qu’il s’agisse d’une femme. Ce n’est pourtant pas anodin.
On a beau dire que Stéfanie Trudeau n’est pas un cas isolé, si la désormais
célèbre policière de la SPVM scandalise autant, et déclenche autant de menaces
de mort, c’est en partie parce qu’elle est une femme.
C’est
immensément plus "laid" pour une femme de déraper comme elle l’a fait
que pour n’importe quel de ses collègues masculins. Un homme qui joue le
bourreau, notamment dans la police, n'a rien de très surprenant. Mais une
femme?... Ex-responsable de la formation à la SPVM, Vincent Arseneau, écrivait dans
Le Devoir cette semaine que l'attitude et comportement de la policière étaient ceux
d'une "bête sauvage”. Ça m'étonnerait qu'il ait écrit ça d'un agent du
sexe fort.
La
transgression est d’autant plus outrancière, et le spectacle immonde, que c’est
la nature (féminine) elle-même qui transgresse ici. Du moins est-ce
l'impression qui s'en dégage. Il s'agit de quelque chose de plus grave qu'un
simple pétage de plomb. Bref, on reste avec l'idée qu'il y a quelque chose de
véritablement tordue chez une femme qui, visiblement, veut non seulement se
comporter comme un homme, mais le pire macho qui soit.
Je n'ai pas
non plus entendu ou lu le mot "lesbienne", mais c'est évidemment
aussi ce que tout le monde pense tout bas. Un autre aspect qui n'arrangera rien
pour les femmes dans la police. Bien que l'incident 728 devrait avoir des effets bénéfiques
sur l'attitude préconisée à la SPVM, comme sur les mécanismes de détection de
"pommes pourries", ça risque aussi de mettre les policières un peu
plus sur la corde raide. Dans un métier aussi manifestement masculin, il n'a
pas dû être toujours facile pour les Stéfanie Trudeau de ce monde d'être
acceptées. On a d'ailleurs un peu envie de lui demander ce qu'elle a mangé
comme claques pour être bête de même. On ne naît pas méchante, on le devient.
Après de
telles bavures, il se pourrait qu'on scrute la candidature de femmes polices
plus attentivement, pour ne pas dire suspicieusement. Dommage. Je ne sais pas
si vous avez remarqué, mais, règle générale, les policières ne ressemblent
aucunement à Stéfanie Trudeau par les temps qui courent. J'ai eu affaire à
quelques reprises avec la police de Montréal au cours des derniers mois et, à
chaque fois, j'ai été frappée par leur courtoisie, leur souci d'aider et leur
empathie, tant du côté des policiers que des policières. Et pour ce qui est du
physique de ces dernières, c'est à se demander si on ne les choisit pas un peu
pour leur look. Elles sont belles à
voir, ces policières, parce qu'elles semblent n'avoir rien sacrifié de leur
attrait physique au culot que leur demande leur métier. C'est dire qu'il y a eu
une évolution des moeurs depuis l'arrivée de Stéfanie Trudeau à la police de
Montréal.
Mais sans
doute y a-t-il encore du chemin à faire.
Dans son
article, Vincent Arseneau distingue entre le modèle de police communautaire et
celui de "combattant du crime", déplorant que la SPVM ait choisi
d'augmenter les effectifs de ce dernier au détriment de l'autre. Tous ceux et
celles qui soignent encore leurs bleus suite aux manifs de ce printemps se sont
frottés à ce deuxième modèle et entretiennent, à juste titre, une piètre
opinion de la police. Mais si, comme moi, pour des raisons de chicane de voisins,
de violence conjugale ou de vol à l'étalage, vous avez eu affaire à l'autre
genre de police, alors c'est possible d'avoir une toute autre impression des forces
de l'ordre.
Souhaitons
que l'affaire Stéfanie Trudeau face pencher la balance encore davantage vers le
modèle soft des effectifs policiers que
du modèle hard.
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