Devant le conflit étudiant qui s'éternise,
êtes-vous partisan de la ligne dure, d'une attitude musclée et sans compromis?
Ou avez-vous, comme Pauline Marois, "du jello à la place de la colonne
vertébrale"?...
A la 14e semaine de mobilisation et sous
férule désormais d'une loi spéciale, on sent de plus en plus deux courants qui
se dessinent: les durs et les mous, les faucons et les colombes. Ceux qui, à
l'intar de notre pitbull en chef, Jean Charest, croient que la loi doit être
respectée coûte que coûte et ceux qui, comme la leader de l'opposition, une
femme de béton soudainement transformée en kleenex mouillé, à en croire le PM, croient que la paix sociale passe par la
négociation, ou un moratoire s'il le faut.
En imposant cette loi, Jean Charest jouait
le dernier acte de sa "vaste pièce de théâtre politique", pour
reprendre les mots de Léo Bureau-Blouin. Depuis le début, M. Charest utilise ce
conflit pour nous faire croire à son leadership et sens des responsabilités, et
ainsi gagner des points auprès de l'électorat.
M. Charest fait un très mauvais calcul. On
voit déjà ce que cette loi va donner: plus de pouvoirs aux policiers, moins aux
étudiants, plus de manifestions dans la rue et moins de négociations en cabinet
privé. En fait, il n'y aura plus
aucune négociation, encore moins de médiation. Loin d'amener une pause et
rétablir le calme, la loi fait craindre le pire.
Le plus mauvais moment de théâtre est venu
quand la nouvelle ministre de l'éducation, Michèle Courchesne, a affirmé
qu'elle voyait un "durcissement" de la part des étudiants. Sachant
que la loi spéciale se préparait déjà au moment de rencontrer les étudiants, la
veille, et qu'au moins un d'entre eux (Léo Bureau-Blouin) a proposé une
modification qui allait dans le sens du gouvernement, ce n'est pas seulement de
la mauvaise foi, c'est carrément du mensonge.
On sait aussi que certains membres du
cabinet Charest souhaitent une loi plus musclée encore. Hier, les durs étaient bel
et bien derrière les micros de l'Assemblée nationale, pas dans la rue. Sitôt
nommée pour remplacer Line Beauchamp, Mme Courchesne s'est d'ailleurs découvert
une "colonne" comme Jean Charest les aime. Vue encore tout récemment comme
plus conciliatrice par les étudiants, la voilà tout à coup raide comme une
barre de fer.
On commence à comprendre pourquoi Line
Beauchamp arborait cet air éploré de lièvre pris dans les phares d'une auto, et
pourquoi elle a soudainement pris ses jambes à son cou. Jean Charest, toujours
le premier à rappeler combien son gouvernement fait place aux femmes, les
envoie au front, une après l'autre, pour faire sa sale besogne. Une femme,
après tout, ça fait moins peur; donc, ça passe mieux.
On a vu que Line Beauchamp était particulièrement
mal outillée pour la jobbe. Elle n'a pas tellement le ton militaire, d'abord, en
plus de n'avoir jamais surmonté le choc des lunettes cassées de sa réceptionniste,
lors de l'occupation de ses bureaux. Michèle Courchesne joue décidément mieux
le rôle de la femme macho, même si les rumeurs circulent qu'elle aussi n'épouse
pas tout à fait la politique hardcore
de son chef.
Ce n'est pas tant du théâtre, que fait le
gouvernement Charest, qu'un show de marionnettes.
Pendant ce temps, de plus en plus de groupes
sociaux, d'artistes, de syndicats, de partis politiques prennent position en
faveur des étudiants. On est de plus en plus nombreux à dire que ce n'est pas
la hausse des droits de scolarité qui est le vrai problème, c'est la façon
qu'on est gouverné. Jean Charest se leurre s'il croit que l'été suffira à faire
oublier autant de basses manoeuvres.
Je me faisait la même remarque cette semaine justement.... Je voyais le PM pousser les femmes en première ligne comme bouclier pour sa personne...Je suis contente de voir que d'autres que moi s'intéresse à cet état de fait et qu'enfin une journaliste ose le dire!!!!!
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